Il était une fois un chat nommé Hélio. Hélio était un chat de compétition. Ses parents, eux-mêmes des chats de compétition, avaient été selectionnés avec soin pour donner naissance à un chat qui gagnerait tous les concours.

Hélio était un chaton affectueux qui ronronnait fort dès que quelque chose lui plaisait, que ce soit manger après avoir gambadé toute la journée, se faire gratouiller le bidon, ou même juste voir ses frères et sœurs.

Ses éleveurs étaient ravis de voir Hélio grandir. Au fur et à mesure de sa croissance, ils constataient que Hélio avait toutes les caratéristiques espérées : le bout des pattes blanches, le poil aux oreilles assez touffu mais trop, la queue proportionnelle au reste du corps,…

On a commencé à inscrire Hélio a des concours et des salons. Mais il détestait ça. Avec le bruit, l’agitation, les lumières trop vives, et les humains qui lui tournaient autour pour vérifier que ses chaussettes faisaient exactement la même hauteur sur chaque patte, il ne se sentait pas à sa place. Il aurait préféré être vautré dans un rayon de soleil sur le canapé ou bien tapi sous les branches du grand sapin.

Alors il se cachait au fond de sa boîte de transport. Il se débattait quand on essayait de l’attrapper. Il faisait des siennes au moment du passage des juges.

Ses éleveurs se disaient qu’il allait bien finir par s’habituer au monde des concours mais rien n’y faisait. Ça leur brisait le cœur de voir Hélio si malheureux. Alors pour qu’il soit un peu plus tranquille pendant les salons, ils cachaient Hélio à l’arrière du stand sous une table.

Pendant un de ces salons, deux humains passèrent et s’inquiétèrent de voir ce chat à l’air si malheureux. Les éleveurs racontèrent l’histoire d’Hélio et ni une ni deux, les humains proposèrent d’adopter Hélio.

Hélio se retrouva alors à vivre avec des nouveaux humains. Fini les salons ! Fini les concours ! Il pouvait enfin passer toutes ses journées au calme de sa nouvelle maison.

Il vécut de nombreuses années heureuses en compagnie de ses nouveaux humains. Tous les matins pour les remercier, Hélio ronronnait si fort qu’il en faisait presque trembler les murs.

Enfin lové sur le canapé entre ses humains, il se disait que

« Ce que les autres décident qu’on a le potentiel de faire n’est finalement pas si important. Ce qui compte c’est ce qu’on veut faire au fond du cœur. »