En Mauritanie, il y a quatre structures géologiques circulaires remarquables : Aouelloul, Temimichat-Ghallaman, Tenoumer et Guelb er Richât. On a d’abord cru que c'étaient quatre cratères d’impacts causés par la chute d’une météorite géante. Mais une de ces quatre structures – Er Richât – ne ressemble pas tout à fait aux autres. En particulier, l’absence d’un certain type de roches qui se forme lors d’un impact violent a intrigué les scientifiques. Et pour cause, bien que les trois premières soient le résultat d’un astéroïde, Er Richât a été formé par des processus géologiques plutôt terre-à-terre.

Il y a plus de 100 millions d’années, une poche de magma s’est formée sous la surface dans cette région. Cette poche de magma était moins dense que les roches qui étaient au-dessus. Comme dans une lampe à lave, cette poche de magma avait donc plutôt tendant à remonter par rapport à la roche qui l’entourait.

En montant, cette poche de magma a poussé la roche qui était directement au-dessus, ce qui a formé un dôme de 40 kilomètres de diamètre.

Pendant ce temps, le magma refroidissait et se solidifiait petit à petit. Si la poche de magma avait continué à pousser, de la lave aurait pu arriver en surface, et un volcan aurait été formé, mais ça ne s’est pas passé comme ça. Au bout d’un moment, la poche de magma a suffisamment refroidi pour avoir la même densité que la roche alentour. Elle a alors cessé de remonter.

Pendant les dizaines de millions d’années qui ont suivi, ce dôme a été soumis à l'érosion du vent et de la pluie. Le sommet du dôme a été raboté petit à petit, jusqu'à arriver à son état actuel.

Mais alors comment s’expliquent les cercles concentriques que l’on voit avec une vue aérienne ?

Avant que la poche de magma ne se forme, la surface de la Terre à cet endroit-là était composée de plusieurs couches de roches, empilées les unes sur les autres. La poche de magma a poussé sur toutes les couches qui étaient au-dessus d’elle. Puis l'érosion a révélé les couches inférieures.

Cette structure est particulièrement intéressante aujourd’hui pour les géologues, car des strates profondément enfouies (qui seraient donc difficile à étudier en temps normal) ont pu être révélées par l'érosion.