Moutmout

Le blog du Moutmout

Astronomie, informatique, reflexions diverses

Lecture de 4 Minutes

Alan Shepard dans sa combinaison spatiale.

Le 12 février 1961, l’URSS envoie le premier humain dans l’espace : Yuri Gagarin, qui passe quasiment deux heures à faire le tour de la Terre. Dans la course à l’espace, les États-Unis et l’URSS sont au coude-à-coude et trois semaines plus tard, c'était au tour des Etats-Unis de lancer un homme dans l’espace avec Alan Shepard qui fait un vol sub-orbital de quinze minutes.

Mercury, c’est le nom du programme spatial commencé en 1958 qui avait pour but d’envoyer des américains dans l’espace pour la première fois, et de préférence avant que les soviets aient le temps de le faire. Certes, les américains ont pas réussi à battre l’URSS sur ce coup là, mais ils ont quand même fini par envoyer des gens dans l’espace.

Pendant le projet Mercury, plusieurs fusées ont été lancées. D’abord des fusées de test avec personne à bord. Puis des fusées avec des chimpanzés. Enfin le 5 mai, après plusieurs mois de retard à cause de divers problèmes techniques, Alan Shepard part dans l’espace. Son vol ne va durer qu’un quart d’heure, mais c’est un moment historique. Et tellement de choses peuvent aller de travers pendant ce vol, c’est vraiment l'étoffe des héros.

Le matin du lancement, Shepard se réveille de très bonne heure et prend son petit déjeuner à base de steak, d’oeufs, de café et d’un grand verre de jus d’orange. Puis des médecin lui installent plein de sondes et de capteurs un peu partout sur le corps. Il enfile sa combinaison avec l’aide des techniciens, prend tout son équipement et monte tout en haut de la fusée Redstone où il s’installe dans la petite capsule dont l’intérieur fait à peine la taille d’une voiture de course.

Cette petite capsule dans laquelle il va partif dans l’espace, Alan Shepard l’a baptisée Freedom 7 parce que 7 astronautes ont été sélectionnés pour le projet Mercury. Ce petit groupe d’astronautes était très soudé, et c'était une façon d’honnorer ses camarades. Bref, il s’installe dans Freedom 7 vers 5 heure du matin, on ferme la capsule, et il attend le lancement qui est prévu deux heures plus tard. Forcément, il y a un peu de temps à attendre dans la capsule. Une fusée, c’est pas comme une voiture où on met le contact, on allume l’auto-radio et on part. Dans une fusée, une fois que l’astronaute ou les astronautes sont installés, il y a encore plein de vérifications à faire.

Vers 7 heures, la météo est pas tip-top, alors on décide de décaller le décollage d’une heure, pour attendre que les nuages se dissipent. Et puis il a fallu attendre qu’un des ordinateurs du centre de controle re-démarre et faire des petites réparations. Le décollage a finallement été retardé de deux heures et demi supplémentaires.

Quelques mois avant, une enfant avait écrit à la NASA pour demander “Comment les premiers astronautes vont faire pour faire pipi dans l’espace ?” Et la NASA avait répondu “Pas besoin, le vol ne durera qu’un quart d’heure”. Vous voyez où je veux en venir ?

Ça faisait donc huit heures et demi que Shepard était sur le pas de tir quand il a commencé à avoir une grosse envied’uriner. Mais impossible de sortir de la fusée, ç’aurait décallé le lancement d’encore plusieurs heures, voir de quelques jours. Le directeur de vol lui a donc autorisé à se faire pipi dessus. Pour éviter les courts-circuits, ils ont pris la précaution de couper le courant, le temps d’entendre Shepard dire “Aaaah”. La flaque d’urine qui s’est accumulée sous son dos s’est rapidement évaporée, et il a pu décoller avec juste quelques électrodes qui avaient été court-circuitées.


Vous pouvez écouter cette histoire dans le podcast SpaceSheep.

Image : Alan Shepard dans sa combinaison avant son vol historique, NASA.

Pour aller plus loin

Articles Récents

Catégories

À Propos

Docteur, astrophysicienne. Je joue de l'euphonium, du clavier et du télescope quand je peux.